Lumière sur une activité, celle de cambiste dans la ville de Parakou au Bénin

21 décembre 2014

Lumière sur une activité, celle de cambiste dans la ville de Parakou au Bénin

Pour quitter un pays n’utilisant pas les mêmes devises qu’un autre, cela nécessite la conversion de celle-ci afin de pouvoir mener facilement les activités nécessitant l’argent. Un tour dans les grandes villes d’Afrique comme Cotonou, Porto-Novo au Bénin et dans les localités frontalières permet de mieux se persuader les conditions d’exécution de cette activité. Parakou, ville cosmopolite n’est pas en marge de cette activité qui nourrit tant bien que mal ceux qui s’y adonnent et n’est pas sans risques sur ces derniers.

Vente de l'Argent
l’argent

A l’origine, un Cambiste est un opérateur chargé de vendre et d’acheter des devises en essayant, si possible, d’en dégager un bénéfice. Ceci n’a été rendu possible qu’à partir du moment où les monnaies sont devenues convertibles entre elles. Du tour de ville effectué dans le cadre de la réalisation de ce magazine, deux groupes se dégagent, il s’agit de ceux qui pensent que l’activité de cambiste est réservée à tout le monde et l’autre groupe qui soutient que cela est du ressort de banque. Les bureaux de change sont des intermédiaires financiers dont le métier principal est le change manuel, c’est-à-dire l’échange immédiat d’une devise contre une autre. Ce sont donc des commerçants négociant des billets de banque. Le naira est la monnaie ou la devise la plus utilisée dans l’activité de cambiste dans la vie de Parakou. Ceci en raison de la proximité avec le grand Nigéria. L’objet du marché des changes au comptant est de permettre l’échange de devises instantanément. Le prix auquel l’échange se fait entre deux devises est le taux de change au comptant ou le cours de change au comptant d’une devise exprimée en unités de l’autre devise. Lien internet conversion devise. Sur le marché international, toutes les monnaies sont cotées contre le dollar. Cela n’est dû au fait que la plus grande partie des échanges internationaux s’effectuent en dollar. Les mouvements sur les marchés sont à la mesure de la vitesse à laquelle l’information circule. Les Cambistes doivent donc avoir les nerfs solides et l’esprit vif d’autant que les montants qui sont en jeux peuvent être considérables. Dans la réalité, cette activité n’a rien à envier à d’autres commerces d’argent exercés à travers le monde. La seule différence que l’on peut facilement déceler, sans calcul, réside dans un laisser aller qui caractérise le secteur. De ce fait, les billets de banque en nombre incalculable courent les rues, sans jamais retourner vers la banque. L’exposition de forte sommes d’argent n’est pas sans risque sur les usagers. Certains cambistes pensent que l’échange doit se faire dans la discrétion. Dans d’autres localités ou villes du Bénin, les femmes se retrouvent dans cette activité. Mais à Parakou elles en sont en marge. Si cette activité de cambiste devrait être évaluée en fonction de la gravité de ces risques qui s’y trouve, Le point commun de ces deux activités c’est bien qu’elles évoluent dans l’informel. L’échange des monnaies étant une affaire des banques agréées ou des institutions financières agréées par le gouvernement. Ce qui se passe avec les cambistes, démontre clairement que le pays est loin d’avoir un contrôle rigoureux dans le secteur et, surtout, qu’il existe, quelque part, des complicités parmi les fossoyeurs de l’économie. Malgré l’existence de loi régissant cette activité, tout se passe au nez et à la barbe des autorités à divers niveaux. Tous les doigts sont pointés vers la BCEOA qui est la banque centrale s’occupant de la circulation monétaire dans la zone CDEAO. Malgré que cette activité s’exerce dans l’informel, elle bénéficie de l’accompagnement des autorités à différent niveaux. « La mairie La police, la gendarmerie et la justice me connaissent bien » a affirmé Adamou mamoudou président des cambiste Nigériens avec fierté. Malgré cette relation avec ces différents services, rien n’est fait du côté des cambistes pour une officialisation de leur activité. Dans tous les cas, il s’agit bien de gens qui ont la parfaite connaissance du métier. La situation est telle que nous pouvons dire, sans peur d’être contredit, que la profession connaît dans notre pays une libéralisation sauvage ». Alors qu’il n’en était pas ainsi au départ, parce que, rappelle-t-il, il y avait des endroits précis où les changeurs devaient opérer tout en étant enregistrés, contrôlés et suivis pour éviter des cas de vol, fraude et d’autres actes susceptibles de porter atteinte à l’honneur du cambiste vis-à-vis du gouvernement et des clients. On ne s’amuse pas avec les espèces sonnantes et trébuchantes même si elles ne sont pas un objet sacré. Et si les malfrats les découvrent en masse, ils tentent toujours de les arracher à tout prix. Les acteurs de cette activité reconnaissent tous les risques qui s’y trouvent. Pour preuve, ils tirent parfois à bout portant sur leur cible avant d’emporter ses sous. Mais en cas de perte ou de vol subi par un cambiste, aucune porte de sortie n’est offerte. Aucune mesure de sécurité n’est mise en œuvre par les cambiste malgré qu’ils évoluent dans un groupe bien organisé.

https://www.youtube.com/watch?v=KbzDt6pnF7I

L’argent que détiennent les cambistes et qui est déversé tous les jours sur le marché de change provient des opérateurs économiques qui ont besoin de devises pour leurs opérations commerciales. Ils n’ont pas confiance aux banques, lesquelles ne parviennent pas à donner satisfaction lorsque ces mêmes opérateurs économiques viennent pour le retrait. Mais tous ceux qui, nationaux ou étrangers, détiennent d’importantes sommes d’argent en devises refusent de les verser à la banque parce que le retrait pose toujours problème; la banque échelonne le retrait, elle donne un délai qui ne permet pas au client d’effectuer ses opérations en temps voulu. D’où le recours systématique aux cambistes qui sont prêts à servir malgré les conditions du marché. Le métier de cambiste est basé essentiellement sur la parole donnée. Ainsi, une opération d’échange se conclut sur une simple négociation. Malheureusement, force est de constater que l’on observe régulièrement des comportements inacceptables de la part d’opérateurs qui n’hésitent pas à annuler un ordre parce qu’ils avaient mal compris la période, le cours ou le taux. Autre fois réservé aux banques, l’activité de change de monnaies se fait depuis peu par des particuliers. Les banques centrales comme la BCEAO, intervient principalement pour influencer la valeur de leur monnaie soit pour des raisons de politique économique interne, soit pour respecter des parités fixées dans des engagements pris par les parties. Selon les documents officiels de la BCEAO, 80 % des opérateurs qui voyagent trouvent l’argent disponible plutôt chez les cambistes qu’auprès des banques agréées. Reste que l’Etat procède au contrôle et suivi pour savoir qui est cambiste et qui ne l’est pas. Il ne faut pas cacher la vérité parce que les cambistes aident l’Etat dans la mesure où ils facilitent les opérations de change que le gouvernement n’est peut-être pas en mesure de réaliser en un temps record. Pour arriver à faire face ces difficultés, certaines suggestions mérites d’être formulées. Les responsabilités doivent être prises à tous les niveaux afin de ne pas attendre le pire venir avant d’agir dans l’intérêt de tous. Les projecteurs allumés sur l’activité de cambiste à Parakou s’éteignent. Mais une chose est sûre que cette activité continue malgré les risques multiples et dans son état informel afin de permettre à nombre d’individus de joindre les deux bouts.

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